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🖌️ Replanter après l’hiver : les débuts d’un projet photographique qui renaît

  • Florine
  • 11 oct.
  • 3 min de lecture

Dans le dernier article je racontais ce qu'il s'était passé lors du premier projet Artémis que nous avions réalisé en 2019, à quel point il m'avait changée et avait touché des coeurs.

J'ai su dès sa fin qu'il serait dommage que cela se termine ainsi. On m'avait d'ailleurs proposé, à l'époque, de réaliser un petit audit dans un service d'imagerie médicale, car des bruits couraient selon lesquels les photos servaient de support de discussion lors de certaines annonces - "un monde s'écroule mais regardez ces femmes : leur vie continue même avec la maladie".


Un trop-plein émotionnel m'avait découragée, mais j'avais gardé en tête que cela pourrait, à l'occasion de mes études de médecine, faire un beau sujet de thèse. Original, mais surtout auquel je croyais.


La thèse

La thèse c'est aussi le début de ce nouveau projet. Je n'avais plus l'énergie de l'étudiante révoltée par le manque d'humanité croisé dans mes études, il faut croire que l'on se ramollit vite et que nos révoltes s'essoufflent. Quelle tristesse.

Je ne me voyais pas déployer la même énergie que pour Artémis, ce premier projet réalisé en duo avec mon amie Kate. Seule, sans cet élan passé, j'ai tenté de contourner un peu le circuit et de me servir d'Artémis comme point d'appui pour ce travail scientifique. Raté !


Le destin ne se laisse jamais faire et rester cloîtrée dans son confort fonctionne rarement. On m'a refusé l'idée, me décidant à remettre en place un projet, mais de quelle manière ?

Plus doux

Je n'avais pas envie de retomber dans ce tourbillon, que dis-je, cet aspirateur émotionnel et chronophage. Peur du résultat, peur de ne pas recruter, de ne pas intéresser, de ne pas savoir faire. La peur, la peur, encore la peur, stérile car elle nous immobilise et nous laisse léthargique. Il fallait s'en débarrasser. Que dis-je, on a toujours peur mais je crois qu'il faut savoir la laisser passer au second plan.


Je me suis donc demandé ce qu'il faudrait pour le projet colle à celle que je suis aujourd'hui : plus calme, moins révoltée. Ces deux mots ont fait sens, il se fera plus lentement (Artémis avait été monté en 2 mois du recrutement aux ateliers organisés par Kate jusqu'aux séances photographiques - une vraie folie, évidemment sans budget !).


Un recrutement plus discret, plus adapté, demandant moins de refus; des séances photographiques mieux réparties dans le temps et sans accumulation, car c'est elle qui nuit à la qualité des rencontres et du travail partagé.


Les premiers shootings

Rapidement les premières femmes à m'avoir contactée sont venues à ma rencontre. Et ce ne fut pas un exercice aisé. Parasitée par l'aura d'Artémis, je tentais de calquer sans trop savoir comment m'y prendre. J'ai compris après plusieurs rencontres qu'il était nécessaire de se réinventer.


Laisser de côté l'envie de tout maîtriser, de tout réussir : échanges, technique artistique, accompagnement humain. C'est bien impossible !

Alors, au fil du temps j'ai appris à laisser ces rencontres se faire plus naturellement et plus simplement. Quel est le but de ce travail finalement ? Ces femmes.


Aurore

La photographie et les femmes

La photographie n'est qu'un support, un tremplin, elle n'est pas une fin en soi. Je ne recnontre pas ces femmes pour "faire de belles photos", mais pour leur offrir un moment où l'art les sublime, non pas parce que mon cadrage est réussi mais parce qu'il les accompagne dans une reconstruction.


Je n'ai pas de plus belle récompense que celle de recevoir leurs messages me disant que depuis leur séance elles sortent sans perruques qu'elles ne supportaient plus, sans maquillage et qu'elles se sont investies dans d'autres projets. C'est comme une main qui aurait été tendue par l'art et qu'elles auraient saisie. Quelle merveille !


Rien n'est parfait, ni moi lors des rencontres, ni le résultat final.

Je n'ai aucune objectivité sur les photos réalisées, non, car la seule chose que je vois ce sont elles. Je suis parasitée par ces rencontres, ces mots échangés et mon regard sur les images réalisées ne s'en trouve que biaisé. Elles sont belles même avec un vert trop saturé, même avec une photo trop sombre, floue ou techniquement imparfaite.

Elles sont merveilleuses, non pas parce qu'elles sont malades et que cela leur donnerait ce "petit truc en plus" mais parce qu'elles sont humaines, libres et qu'elles laissent la vie les embarquer dans un grand inconnu avec confiance et sérénité.


Replanter après l’hiver : les débuts d’un projet photographique qui renaît

Série Journal de bord - Replanter après l’hiver : les débuts d’un projet photographique qui renaît




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