FATIHA
Premier visage à passer devant mon objectif.
Fatiha porte en elle une douceur d’âme et de cœur qui pourrait faire oublier les difficultés de la vie, alors même qu’elle en connaît toutes les épreuves.


Atteinte d’un cancer que l’on appelle ostéosarcome depuis l’âge de ses 18 ans, Fatiha continue toujours ses traitements dix ans plus tard après plusieurs récidives.



QU'AI-JE FAIT POUR MÉRITER MON CANCER ?
« Qu’ai-je fait pour mériter mon cancer ? »
Elles sont nombreuses à se poser cette question au moment de l’annonce.
Cela vous semble fou ? Et pourtant.
Elles ne sont pas les seules à se la poser. Certains d’entre-nous se rassurent encore ainsi, avec cette pensée ancienne mais parfois ancrée que la maladie est un châtiment. Faux. Déjà, Dieu ne puni pas. Et si certains comportements favorisent la maladie, celle-ci touche sans compromis.
Pardon à ceux que la bonne santé ne quitte pas et que cette idée rassure, mais la maladie punition n’est qu’un mirage. Un patient me disait hier qu’on ne s’attend jamais à un tel séisme dans sa vie, que tout change y compris soi-même. Il est aujourd’hui guéri de son cancer du rein et pourtant, tout a changé. Surtout son idée de la vie, si fragile.
LES COULISSES DU SHOOTING

VIRGINIE
Tendre et discrète comme les rayons du soleil qui viennent effleurer sa peau.
C’est la force calme, l’espérance dans la tempête.
Et son sourire fait naître le nôtre.



Virginie a 49 ans, elle est en récidive d'un cancer du sein

Qui sont ces femmes ?
Fortes et fragiles, que leur corps porte et trahi,
Comme un écrin de vie et d’infini
Qui serait pourtant prêt à s’effondrer,
ce traitre mal-aimé.
Et que reste t-il si la vie le quitte,
Le néant ou l’éternité ? La promesse d’un grand rien ou d’un début sans fin. Vaste question qui tiraille l’humanité.

ANNE
J’ai rencontré Anne il y a 5 ans lors de la réalisation d’un premier projet filmo-photographique Artémis. Elle avait témoigné de son parcours à cette occasion.
Depuis nous avons toujours gardé contact, ce fut alors une vraie joie de recevoir son message me demandant si elle pouvait participer à ce nouveau projet.
C’est devant mon objectif photo cette fois-ci qu’elle témoigne. Belle par son sourire, par ses larmes, belle par tout ce quelle est.


Anne a 50 ans, elle est atteinte d'un cancer
du sein métastasé
Qu’est-ce qu’un corps beau ?
Et qu’est-ce que le beau tout court ?
Une cicatrice est-elle vecteur de laideur ?
À l’heure où l’on prône l’acceptation de tous les corps avec leurs différences pourquoi ces femmes ont-elles encore peur de se montrer : l’acceptation est-elle réelle ou orientée à certains types de corps ?
Peut-être est-ce la signification de cette cicatrice qui effraie : c’est une femme qui a eu le cancer. Quoique l’on pense, quoique l’on cherche à prôner dans l’acceptation de tous cette différence là effraie encore, celle de la maladie.
Peut-être ne cherchons-nous pas assez à nous confronter à notre finitude, à la conscientiser. Peut-être que l’hypertrophie du moi ambiant nous empêche de goûter à l’humilité de notre humanité.
Regardons-les et regardons-nous avec vérité.
Elles sont belles et on les aime
Son sein en fleurs

LES COULISSES DU SHOOTING



MARIE-ANGE
Celle qui parlait aux oiseaux, aux arbres et au Ciel. Celle que l’univers écoute, douce dans sa vie de souffrance.
Lumineuse au milieu de ses ténèbres. Un ange ne serait pas autre chose.

Des yeux rouges.
Femme mystique dont le regard brûle le monde et le mal, brûle les grandes souffrances physiques et psychiques que la maladie lui a infligé. Elle brûle de vie, d’amour, sa puissance nous transcende et nous pousse à nous questionner : et moi ?
Et moi qu’est-ce que ma vie, à quoi est utile mon existence, pour quoi brûle t-elle ? Car nous ne sommes pas qu’un décor pour ce monde, nous sommes cet univers que nous habitons. Celui qui brûle pour nous et pour lequel nous devons brûler à notre tour. Ces yeux le crient à chaque instant, debout !



